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Jacques Morand
12 mai 2020

Pour des lendemains qui changent

PRGrodrik

Le Parti Radical de Gauche – Le Centre Gauche s’interroge

 

 

Le 1er mai dernier, David Djaïz, auteur et enseignant à Sciences Po, était l'invité du PRG pour penser ensemble l'après-crise et - les lendemains qui changent - 

À cette occasion, l'auteur de Slow Démocratie nous a délivré une passionnante analyse de la mondialisation et a fait référence au triangle de Rodrik

Dans le triangle d'incompatibilité de Rodrik, le danger est que la démocratie soit toujours le plus petit coté…

 

Selon Edgar @edgarpoe

 

Dani Rodrik est un professeur d'économie à Harvard, très orienté sur les problématiques de développement macroéconomique dont le poids de la mondialisation  sur les systèmes sociaux.
A l’image du triangle d'incompatibilité de Mundell, selon lequel on ne peut pas avoir à la fois des changes fixes, la circulation des capitaux et une politique monétaire autonome.
Rodrik énonce l'idée suivante qu’on ne peut pas avoir à la fois la démocratie, la souveraineté nationale et accepter ou promouvoir la mondialisation.

Par nature, les états sont là pour réglementer : ce faisant et pour satisfaire leurs objectifs internes ils se dotent d'outils qui sont autant de particularismes gênants pour les échanges mondiaux.

Les Etats sont donc une contrainte à la mondialisation.

Essayons de prendre chaque paire de conditions du triangle de Rodrik, pour voir comment la troisième ne peut pas être satisfaite.

1. Si l'on veut maintenir la mondialisation et la démocratie, il faut alors un gouvernment mondial ou un partage mondial de souverainetés. Impossible dit-il, l'exemple européen montre déjà qu'à petite échelle c'est très complexe. Jusqu'à maintenant, toutes les formes de fédéralisme global (comme l'Union européenne)sont des institutions plutôt non démocratiques".
2. Autre paire de départ possible : mondialisation et Etat national. Cela ne peut être compatible durablement avec la démocratie, comme le montre l'effondrement de l'Argentine, qui avait décidé d'aligner son taux de change sur le dollar dans les années 90, subordonnant tout autre objectif interne à celui-ci ; comme la Grèce, avec A. Tsipras, qui a imposé des mesures économiques drastiques après 2008 refusées démocratiquement par son peuple ;que dire du NON au référendum en France sur le traité constitutionnel de mai 2005 contourné par N.Sarkazy en 2007 par la ratification du traité de Lisbonne.   
3. Troisième paire : on garde la démocratie et l'état nation. Faut-il donc accepter une moindre mondialisation, remettre en cause BrettonWoodsen recherchant, par exemple, un contrôle plus strict des mouvements de capitaux.

Parvenus à ce point, résumons la situation européenne et les choix européens :

- l'Union européenne a fait le choix de la globalisation, c'est inscrit partout dans les traités européens. Le libre-échange doit être promu autant dans l'Union qu'avec les tiers.

- l'Union européenne essaie de se doter des éléments caractéristiques de la souveraineté (défense, politique étrangère, justice).

Ainsi, l'Union européenne NE PEUT PAS ETRE UNE DEMOCRATIE. Elle est obligée de mettre tous les moyens qu'elle arrache progressivement à ses états-membres, au service de la réduction des frottements dans le système commercial international (minima sociaux etc...)

Il parait de plus en plus difficile de concevoir par ailleurs que les USA ou la Chine (encore moins les 2 ensemble) veuille partager une once de leur souveraineté avec l’Europe : si un tel   compromis (à la Bretton Woods) pouvait utopiquement prévaloir  mondialement, l'Union européenne deviendrait inutile de fait  puisque tous les états nations auraient  leur place dans le système, quelle que soit leur taille !!!

Autrement dit : tous les abandons de souveraineté à un cadre européen, tels que consentis par la France, l'Allemagne et autres pays qui ont été contraints d'accepter ce fonctionnement pour pouvoir toucher des subsides type plan Marshall  ne serviraient donc qu’à rigidifier  un cadre mondial régulé :s'il s'agit de consentir des abandons de souveraineté pour le bénéfice du globalisme, c'est tout simplement renoncer à la démocratie, y compris à un niveau européen. 

La démocratie perdue au niveau national ne peut pas être retrouvée à l'échelon européen parce que le pari globalisateur l'empêche.

Une Europe démocratique non libre-échangiste est-elle possible ? 

Oui, mais

 L'Union européenne est avant tout un traité de libre échange même s’il est bordé par quelques fioritures financières ou sociales, il faudrait donc d'abord  le déchirer… !!!???

Ceux qui entendent lutter contre le libre-échangisme au sein de l'Union européenne devraient comprendre que l'Union a été créée pour cela, et que renoncer au globalisme c'est la faire éclater.

Ceux qui n'osent pas afficher la couleur du renoncement réel au globalisme ou qui n'ont pas compris la nature de l'Union, se disqualifient  politiquement pour être élus au Parlement européen ;

Il ne sert à rien de  mentir pour ne pas effrayer les électeurs. Sauf à prendre  les citoyens pour des gogos, la question de l’Europe est aujourd’hui posée dans sa finalité ,dans son organisation

 

A vous de choisir !

www.jacquesmorand.fr

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Jacques Morand
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